ORIEGE : Dépôt légal 1988-1996 ISSN 0762-7033
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Prospection:
1-Origine de l'Or Alluvial

 

L'or se trouve à l'état trace dans de nombreux filons avec d'autres substances, fer, plomb, cuivre, arsenic.  Les filons sulfurés contenant l'or sont détruits aux affleurements par l'érosion. C'est d'abord la différence de température entre le jour et la nuit qui en dilatant et rétractant les roches les fait se fracturer. C'est le gel qui fend les pierres gorgées d'eau. Ce sont les racines qui agrandissent les fractures (diaclases). Ce sont la pluie et le vent qui agrandissent la roche en place. Des éluvions ou débris de minerais se forment sur place.

Des éboulements amènent les roches disloquées au bas des pentes. La pluie et les rivières transportent de proche en proche ces débris vers les vallées ainsi que les glaciers. Les chocs pendant le transport émoussent et réduisent les blocs pour produire des galets et du sable. L'érosion chimique l'eau, l'oxygène, l'ozone produit dans les orages , le gaz carbonique de l'air attaque les minerais. Les sulfures sont oxydés et dissous, seul l'or reste en partie inaltéré sous la forme de grains plus ou moins gros. Ainsi se forment des alluvions contenant des particules d'or qui sont transportées par les rivières torrentielles vers les vallées.
En arrivant dans la plaine au pied des montagnes (piedmont) la rivière s'évase et ralentit son cours en déposant les masses de matériaux, galets, graviers et sable qu'elle transportait. Ces dépôts se forment de grandes surfaces planes appelés flats et contenant les débris d'or arrachés aux filons.
De cette manière se forment les dépôts d'or (placer) par diminution de la vitesse de l'eau qui dépose des alluvions enrichies en or dans toute la plaine. Ce qui explique pourquoi les zones les plus riches se trouvent au pied des montagnes. Tout l'or arraché aux filons n'ayant pu se déposer dans les cours d'eau torrentiels des montagnes à cause de la trop forte vitesse de l'eau a été entraîné vers la plaine ou il a pu trouver des conditions favorable à son dépôt. Les seuls placers des montagnes sont de rares petites plages ou alors des anfractuosités rocheuses dans lesquelles l'or a été piégé des fois en quantités importantes
L'érosion continuelle recreuse le lit du fleuve dans la plaine et d'anciens placers ont formés des lambeaux de terrasses sur les collines. Ce sont les placers tertiaires.

Leur reprise par les pluies et des petits ruisseaux  re alimentent en or les fleuves de la plaine. Ce qui fait que les ruisseaux drainant les terrasses sont aurifères. Dans la plus part des cas ont n'y trouve que des traces d'or, quelques micro-grains. Mais, quelques fois on y a trouvé des pépites, comme au 17ème siècle en Ariège ou des pépites de 17 grammes on été découvertes. Juste une question de chance.
L'or libéré se trouve à l'état de grains qui par les chocs répétés entre les galets s'aplatissent, l'or étant très mou pour former des paillettes très minces. Le poids moyen d'une paillettes est de 0,3 milligrammes mais on peut en trouver qui pèsent 50 milligrammes et qui ont 7 millimètres de long.
Au moment de la désagrégation du minerai par l'érosion une partie de l'or est dissous. Probablement par les ions chlore produit par l'attaque des chlorure alcalins par l'ozone. L'or ainsi attaqué est transporté en dissolution dans l'eau sous forme de chlorure double d'or et de sodium (Au Cl3) vers la mer.
L'analyse des eaux des fleuves aurifères a donné à leur embouchure des teneurs en or dissous supérieures à la teneur moyenne des eaux fluviales. La teneur en or de la mer est de 1 milligrammes /m3 ce qui est peu mais représenté des poids d'or considérable pour tous les océans. Aucun moyen rentable n'a permis jusqu'à de jour de le récupérer.
Heureusement pour les orpailleurs, le chlorure d'or dissous en rencontrant des milieux réducteurs laisse déposer son or qui cristallise autour d'un petit grain d'or et le "nourrit" pour former des pépites. Ainsi s'expliquerait le fait que beaucoup de pépites se trouvent sous les racines d'arbres, les éléments organiques du bois formant un milieu réducteur.
   

2-Formation des placers

 
Les alluvions anciennes qui contiennent des traces d'or,(talus , bancs de plage ou sous l'eau) sont attaques et érodées par les afflux d'eau pendant les crues et sont mises en mouvement dans les cours d'eau.
Le dépôt des matériaux solides se produit par réduction de la vitesse de l'eau qui n'étant plus assez forte abandonne les matériaux qu'elle transportait sous forme de bancs de galets, graviers et sable qui constituent des plages.
L'or de tout le banc en mouvement se dépose en premier dans le placer alors que le sable continue. Ce qui produit un enrichissement en or. La teneur dépend de la quantité d'or mise en mouvement et du degré de ralentissement. De cette manière , il se produit des concentration par réduction de la vitesse critique de l'eau qui fait déposer du sable enrichi en or.
La rivière concentre l'or (à notre place), comme le fait le pan ou la batée.
Quand la vitesse de l'eau diminue, l'or en déplacement arrête et se dépose. Il ne se dépose pas uniformément le long des bancs de graviers. Du fait de sa forte densité 16 a 19,suivant sa teneur en argent, il se dépose en premier avec les galets les plus gros en tête des plages avec d'autres minéraux de densité supérieure au sable qu'on appelle les minéraux lourds. Ils sont de bon indicateurs de placers. Ce sont l'ilménite, l'oligiste, la magnétite, les grenats, etc.;.

Un banc de sable fin ne contiendra jamais d'or.
L'or se dépose en tête des plages avec les galets sur une épaisseur de quelques dizaines de centimètres. Il se dépose en surface. Du fait de sa densité et du mouvement continuel des galets même hors-immersion, il a tendance a descendre vers le fond rocheux (bed-rock) à moins qu'un matériaux n'empêche sa descente, comme l'argile qui forme de faux bed-rock dans certain endroits
La réduction de vitesse, génératrice de placer, peut-être générale ou locale. Les causes sont :
-l'arrivée dans la vallée
-l'aval de rétrécissement et de gorges
-l'aval de rapides ou de chutes,
-les méandres brusques, (souvent dans ce cas il y a une petite chute)
-les anses calmes,
-l'amont de chenaux de crues, canaux.
-l'aval de confluent,
-l'aval de blocs ou d'obstacle latéraux, (très petits placers)
-les îles proches de la rive. tête ou queue.

L'or descend très lentement vers le fond ,moins de un mètre par an. Si les alluvions de la plage ne sont pas remaniées, par une grosse crue qui lessive le fond peu profond, l'or produit ainsi des concentrations au bed-rock. L'or de la surface descend et ainsi de suite. Si le retrait de l'eau est rapide, l'or repart avec l'eau.
Les marmites.
Les marmites improprement appelés comme cela ,sont des failles dans le fond rocheux susceptibles de retenir l'or.
Improprement , car les vrais marmites sont rondes, souvent dans du calcaire et creusés par le tournoiement des galets, qui lessivent le tout. Ce sont plutôt des failles et anfractuosités rocheuses perpendiculaires au sens du courant.
Pour que l'or s'arrête et reste, il faut qu'il tombe et qu'il ne reparte pas. C'est ainsi que les anfractuosités rocheuses peu profondes ou émoussés comme le calcaire qui se délitent  facilement ont peu de chance d'avoir retenues de l'or.
Il faut qu'elles aient une certaine profondeur. Souvent les "marmites" affleurantes dans les Cévennes ou l'Ariège sont le rocher du bed-rock mis à nus par le creusement d'anciennes sablières. Ces "marmites" peuvent avoir retenues beaucoup d'or, mais il faut se méfier des crues décennales qui lessivent le tout. Les bonnes marmites affleurantes sont profondes avec des galets coincés. Celles protégés par quelques décimètres d'alluvions sont aussi intéressantes, car l'or n'a pas pu être lavé, ou aussi celles se trouvant sous de gros boulders. Les vrais marmites concentrent l'or et le retiennent . L'or s'y arrête. La crue ne la lessive pas et apporte à nouveau de l'or qui s'y trouve piégé. C'est une sorte  de sluice naturel.

3-La prospection alluvionnaire

On se renseigne d'abord, sur la possibilité de l'existence de l'or dans la région:
-par le nom des lieux (Ariège, Aurance, Orlu, Lauriére), qui contienne la racine Aurum;
-par l'existence d'anciennes mines d'or, (exemple: les auriéres du Limousin) ou de filons métalliques pouvant en contenir (minerai de cuivre);
-par le souvenir des autochtones sur d'anciens lieux d'orpaillage ou sur des légendes au sujet de mines d'or.
A partir de ces indications, on détermine une surface à prospecter. On repère sur une carte au 1/50.000éme les cours d'eau drainant la région. On recherche une rivière accessible, par trop profonde, qui collecte les affluents de cette région. On va rechercher dans cette rivière, les dépôts de minéraux lourds provenant des affluents de l'amont. L'or étant entraîné assez loin, un endroit en aval pourra donner une indication sur la richesse en or de tout le réseau hydrographique de l'amont, même si on ne trouve que de faible teneur; exemple les traces d'or trouvées au confluent du Tarn et de la Garonne et qui proviennent de l'Ariège.
Sur le terrain, on repère les points de ralentissement du courant, les affleurements rocheux et les marmites éventuelles. On recherche au bord de la rivière, un dépôt de matériaux grossiers (galets, graviers, sable) dans lesquels sont les minéraux lourds dont l'or. Le sable fin, l'argile n'en contiennent aucun.
On recherche donc les dépôts de ces matériaux grossiers en surface, dans le lit de la rivière, en aval des ralentissements. Les points les plus intéressants sont les têtes de dépôts; dans les plages d'anses calmes, les intérieurs de méandres convexes, les îles proches de la rives.
On prélève de 1O à 5O cm de profondeur 1O litres de matériaux (un seau) , on débourbe, on tamise et on bateye. S'il y a des rochers, on prélève des graviers dans les failles. Les meilleures sont celles ou il y a des cailloux coincés, les autres ou les matériaux sont assez meubles sont lavées et donc stériles.
On récupère ainsi des minéraux lourds. Si le lieu de prélèvement est bien choisi, on doit avoir du sable noir, contenant les minéraux lourds au fond de la batée. S'il y a des minéraux lourds et pas d'or, c'est que la rivière n'est pas aurifère. L'or obtenu est estimé a l'œil D'après des photos étalons:
1-2-5-1O-2O-5O mg ou pesé dans le cas (rare) ou il y en aurait beaucoup. On a ainsi une teneur ponctuelle qui donne une première indication sur la richesse de la rivière en or. Si l'essai est positif, on prospecte de la même manière la rivière vers l'amont, ainsi que tous ses affluents. Si l'on trouve des points intéressants, il va falloir déterminer la quantité d'or contenue dans le gîte.

Le Goldspear

Nouveau l'arrivée des sondeurs à or rapide de type GOLDSPEAR est intéressante. Cet appareil permet de rechercher les sites à exploiter avec un minimum de connaissance en gitologie alluvionnaire. 
Avec le GOLDSPEAR il ne faudra qu'un apprentissage très court de quelques jours pour apprendre son maniement, ainsi qu'un minimum de connaissances sur la morphologie des placers. Manuel de prospection