La dépêche du Midi Jeudi 17 novembre 1983
Toute la magie de l'or...

On sait que l'Ariège contient de l'or. Pas assez pour faire fortune, mais suffisamment pour s'amuser  

L'or qui fait briller les yeux et se déchaîner les passions, l'or sur lequel on se rue, l'or qui a donné son nom à l'Ariège.

Pas d'affolement. S'il en reste dans les eaux de nos rivières (une dizaine de tonnes estimées pour le Salat et un peu plus pour l'Ariège), il est difficilement exploitable. Sa recherche, même avec des moyens modernes, ne donne pas de quoi faire fortune. Si quelques orpailleurs vivent de leurs trouvailles, la majorité des chercheurs d'or trouvent là un loisir intéressant permettant de prendre l'air. Mais sans se tromper, on peut affirmer qu'au fond de chacun sommeillent de vieux 'rêves de découvertes mirifiques.

Un stage de découverte de l'orpaillage était organisé ce week-end dernier par l'Associa­tion de minéralogie du Couserans et le B.i.j. sur les rives de l'Ariège.

Sur une rive convexe de la rivière qui a la particularité de retenir les paillettes, une quin­zaine de chercheurs en herbe se sont initiés au maniement de la batée sous les conseils de Paul, un spécialiste de la question. Ancien employé de banque, il a tout laissé tomber pour se consacrer à la minéralogie. Avec enthousiasme et la quantité de détails qui caractérisent les passionnés, il a expliqué  aux participants les techniques pour traquer la paillette.  

Il faut prendre le coup de main pour ne conserver dans la batée, cette espèce de chapeau chinois métallique, que les minéraux les plus lourds dont le précieux métal. Très vite, chaque stagiaire a pu récolter quelques grains d'or. Rien de miraculeux, les plus gros ne dépassant pas quelques milligram­mes.

Ces quelques parcelles d'or sont la juste récompense d'un travail assez long passé à remuer des alluvions, à les tamiser, à les laver et à les trier. Quant au fond de la batée apparaissent les particules jaunes, les visages s'éclairent. La magie de l'or n'est pas prête de disparaître.

Hervé CHASSAIN.

 

NOS PHOTOS

·       Les pieds dans l'eau, l'apprentissage de la batée.

·       La récolte des précieu­ses paillettes.

·       Une démonstration d'une drague suceuse qui fait le travail de quinze personnes.

Sous les conseils de Paul, un stagiaire à la recherche du bon mouvement de la batée. 
(Photos  La Dépêche .