Depuis plus d'une trentaine d'années, l'orpaillage, c'est à dire la recherche artisanale de l'or
en rivière, connaît un regain d'intérêt en France.
Ce renouveau est du à Jean-Claude Lefaucheur grâce à son livre "
Chercheur d'or en France" paru en 1976, qui a relancé l’activité.
Le mouvement à été poursuivi par
l’association Oriège, créée en 1982, qui par l’organisation d’animations, de journées, de stages d’initiation à l’orpaillage
et d’articles dans la presse
spécialisée a popularisé le mouvement et c'est par centaines que
les orpailleurs, amateurs chercheurs d'or, se lancent pendant
l'été dans les rivières à la recherche de paillettes ou de pépites
d'or. Vers la même époque (1986), l'orpaillage-loisirs devenant à la
mode, et à l'instar d'autres pays, sont apparus en France les
championnats d'orpaillage , organisés par la FFOR.
La recherche de l'Or se décompose en 3 parties:
--- La Prospection.
C'est la reconnaissance et l'évaluation économique des placers. Elle se
fait par des techniques d'hydrologie et de sédimentologie et par la
mise en oeuvre de matériel spécifique (Goldspear).
---La Technique de la
Batée ou du Pan
C'est une cuvette qui permet de séparer les paillettes d'or du sable.
Elle sert à analyser la teneur en or du gravier et à extraire l'or des
concentrés obtenus à partir de moquettes posées sur une rampe de
lavage, une drague-suceuse ou dans une sablière. Les compétitions de
lavage d'or ont lieu sur la dextérité de maniement de cette batée.
---Le Matériel d'exploitation. Rampe de lavage ou
drague aspiratrice. La première sert à l'échelon amateur, tandis
que la seconde permet de rentabiliser la recherche de l'or en rivière.
Les zones aurifères de France
Les chercheurs travaillent principalement sur les rivières du
Sud de la France qui sont les plus riches. Dans les Cévennes, ce sont
le Gard, le Gardon d'Alès, le Gardon d'Anduze, la Cèze, la Gagniére,
l'Hérault. En Ariège ce sont le Salat et l'Ariège. Mais d'autres
régions en contiennent aussi à des teneurs plus faibles comme la
Bretagne, le Limousin, le reste des Pyrénées, certains torrents alpins,
le Rhin, l'Auvergne etc. Il y a ainsi une centaine de rivières en
France qui contiennent plus ou moins de l'or.
Les gisements.
L'or se trouve dans des plages de graviers, situées dans les rivières,
appelées ‘placers’.
Dans ces placers l’or natif se trouve sous forme de
particules plus ou moins grosses (paillettes millimétriques ou pépites)
mélangées au sable et au graviers. L’or des rivières provient de la
désagrégation d’anciens filons des montagnes dans lequel il se trouvait
à l’état de traces comme des filons de cuivre, de fer, de plomb. L'or
se trouve aussi dans des marmites qui sont des anfractuosités rocheuses
situées au fond du lit de la rivière.
Teneur
Dans les plages la teneur est de 0, 2 décigrammes à 4 grammes
au mètre-cube de graviers. Dans les marmites la teneur peut monter
jusqu'à 500 grammes au m3, sur quelques litres, ce qui donne quelques
grammes d'or, autant que quelques heures de drague-suceuse. Or qui
attend les chercheurs futés. La teneur de 0, 2 dg correspond à 5-10
paillettes moyenne à la batée et 4 grammes à quelques centaines.
Rampe de Lavage
C'est un canal de bois (40cm par 1 mètre), garni d'une
moquette et de tasseaux, qui permet de laver le gravier
automatiquement. On y crée un courant d'eau avec une motopompe, ou on
arrose avec un seau. On charge le gravier aurifère à la partie
supérieure, avec une pelle. Le gravier est entraîné et est éliminé
tandis que l'or est retenu derrière les tasseaux ou est absorbé par la
moquette. On peut laver avec cet engin environ 1/3 de mètre-cube à
l'heure. Ce qui peut fournir quelques décigrammes d'or à l'heure.
Les "Gold suction dredges" (dragues
aquatiques). La recherche peut être mécanisée de maniére artisanale avec les dragues aquatiques, apparues vers 1981 en France, en
provenance de Californie. C'est un aspirateur à gravier, qui avec une motopompe aspire directement le
gravier aurifère dans un tuyau et le déverse sur une rampe de lavage
montée sur un radeau.
Avec une
drague portable équipée d'une motopompe de 2 Cv, on peut aspirer et
laver de 0,3 à 1 mètre-cube de graviers à l'heure (30 à 100 batées),
dans des endroits souvent difficiles, comme les marmites qui sont les
plus riches. Avec une drague moyenne de 5 CV, on peu aspirer de 1 à 5
mètre-cube de gravier à l’heure (100 à 500 batées) et récolter plus de
10 grammes d’or par jour sur un placer vierge. Construire une drague aquatique
Bijoux |
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La revente des paillettes peut se faire dans
des comptoirs de récupération de métaux, mais le mieux est la revente
des paillettes sous forme de bijoux, dans de minuscules fioles de verre
soufflés au chalumeau, comme pendentifs. Cela permet aux orpailleurs de
mieux rentabiliser leurs productions. C'est Jean-Claude Lefaucheur, qui
le premier à pensé à valoriser sa production sous forme de bijoux. Des
orpailleurs amateurs peuvent aussi facilement fabriquer "quelques"
pendentifs avec une lampe à souder et des tubes de verres Pyrex. ça
permet de rapporter quelques souvenirs de vacances.
Un pendentif contient en général un dixième de
gramme d'or et se vend 10 euros en moyenne, ce qui porte quand
même le gramme d'or à 100 euros.
Accessoires
pour fabriquer des pendentifs |
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Autorisation et
législation.
Stages découvertes
Il existe des stages découvertes de l’orpaillage d’une
journée à plusieurs jours ou les novices peuvent s’initier à la
recherche de l’or sur des placers, avec maniement de la batée, rampe de
lavage et cours de géologie et prospection:
Ariège,
Gard, Cévennes, Bretagne,
Corréze,
Périgord,
St-Yriex,
(2017)
Limousin
Les championnats de Bateyage.
Initialement c'étaient des compétitions bateyeur le
plus rapide, dans des bassins artificiels.
Un nouveau concept existe depuis quelques années, ce sont des compétitions en placers naturels.
Livres (voir
aussi Documentation)
De nombreux livres existent
dans le domaines.
Le livre de base sur les rivières et les techniques (voir rivières aurifères)
est "LENORMAND
1952, L'or en France métropolitaine".
Le livre de Jean-Claude Lefaucheur qui a lancé le mouvement
actuel "Chercheur d'or en
France",Flammarion, 1976
Le livre de Pierre Devismes sur la Bretagne. Prospection minière à la batée,
dans le massif
armoricain (Guigues et Devismes, Mémoire BRGM n° 71, 1969)
L'association Oriège
à édité une petite lettre d'information "La lettre
des chercheurs d'or" parue de 1984 à 1996, complètement en ligne
sur ce site .
En complément, je conseillerai
un autre site très complet,
avec un tas d'informations, des lieux.
Pour l'état d'esprit et le
folklore
un
roman fait par Hervé Prudon,
le gendre de Jean-Claude Lefaucheur,
livre un peu noir, décrivant le comportement de certains chercheurs
d'or, heureusement minoritaires.
Production
La production de ces modernes "chercheurs d'or ou orpailleurs
" est très confidentielle et était estimée par le BRGM à quelques
centaines de kg par an, il y a quelques années, extrait comme
sous-produits de sablières avec des moquettes.
Avec la fermeture progressive de ces sablières, cette quantité a
beaucoup baissé.
La quantité d'or extraite directement des rivières avec des dragues
aquatiques ne représente qu'une faible part, quelques kg, pour un
nombre d'orpailleurs "industriels" inconnus. A noter que l'utilisation
que ces dragues est très réglementée et interdite dans les départements
touristiques: Gard, Ardèche, Ariège.
Le regain actuel depuis une dizaine d'années pour la recherche de l'or
en France n'est pas nouveau, car des Gaulois jusque vers 1815, la
recherche était active. Le déclin de l'orpaillage a été dû
principalement à des causes économiques.
La France est
un pays à longue tradition d'orpaillage. Mais, sans être un Eldorado,
cette activité, en tant que sport au contact de la nature, suscite,
avec les nouvelles techniques, un nombre d'adeptes qui est croissant.
Le nombre d'orpailleurs amateurs est inconnu car une grande majorité
prospectent de manière individuelle. D'autres le font dans des
associations spécifiques d'orpaillage, ou dans les sections orpaillage
des clubs de minéralogie.
(Juin 2011) Avec l'augmentation
du cours de l'or,
~34 k-euros/kg, due principalement aux achats de la Chine et de
l'Inde, l'intérêt pour la recherche de l'or semble se réveiller en
France.
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